Le 2ème Ptit Déjeuner de la Science, interventions des invités

Ce 2ème Ptit Déjeuner de la Science a été un grand succès avec près de 80 invités dans la salle ainsi que près de 400 connexions on-line. Le débat a duré 2h, vous retrouverez dans ce billet quelques interventions de notre table ronde. Les interactions avec la salle ont été nombreuses et ont permis de faire avancer la réflexion sur le thème. La vidéo complète de la conférence sera mis en ligne très prochainement sur le site des P’tits Déjeuners de la Science.

A très bientôt,
L'équipe des P'tits Déjeuners de la Science

Pr Alain Storck

(Président du Groupe Insa)

«Comment peut-on imaginer de libérer la créativité des individus en les évaluant avec des critères trop normatifs ?»


Voici quelques citations de nos intervenants :

Ronan Stephan (Directeur général Recherche et Innovation au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)

«Le bilan de la recherche française est loin d'être mauvais»
«Nous occupons le sixième rang mondial en terme de production scientifique, et le cinquième rang pour les citations. Mais ces dernières années ont vu une montée en puissance des pays émergents.»

Didier Roux (Directeur de la R&D et de l’Innovation chez Saint-Gobain et membre de l’Académie des Sciences)

«J'ai passé 25 ans au CNRS et il m'a bien fallu cela pour en comprendre le fonctionnement !»
«En réalité, vu de l'extérieur, le système de recherche français est complètement illisible et personne ne comprend rien à notre organisation»
«Les mesures adoptées depuis quelques années pour faire évoluer le système de recherche vont dans le bon sens»
La France dispose aussi de «bijoux que sont les Cifre et les laboratoires mixtes CNRS-industrie, qui sont des outils uniques qui n'existent nulle part ailleurs»
«Pour le deuxième PCRDT, avec un collègue allemand, nous avions pu obtenir un financement en ne remplissant qu'une seule page. Le réseau d'excellence que nous avons créé avec le même collègue allemand dans le cadre du septième PCRDT est une horreur. Ce septième PCRDT est une catastrophe : c'est la somme du pire de tous les pays européens !»
«On en arrive à une impasse et il faut changer le système qui ne cesse de se complexifier avec le temps».

Anthony Mauvais (Directeur de la fondation nationale Alfred Kastler)

Anthony Mauvais, directeur de la fondation nationale Alfred Kastler qui s'occupe de l'accueil et du suivi des chercheurs étrangers venant en France, a apporté son oeil d'expert sur l'attractivité de la France.
«La France fait partie des pays d'Europe qui accueillent le plus de chercheurs étrangers : environ 20 000, dont 60 % ne viennent pas d'Europe».

Joël Bertrand (Directeur général délégué à la science du CNRS)

«Sur les 400 à 450 chercheurs que le CNRS recrute chaque année, 27 % ne sont pas de nationalité française : je ne sais pas s'il y a beaucoup de pays au monde qui peuvent s'enorgueillir d'une telle attractivité.»
Carine Petit :«Il faut que les grilles d'évaluation du CNRS tiennent compte de la baisse de production scientifique d'un chercheur qui s'engage dans le pilotage de ce type de réseau. Par exemple, l'un de mes coordinateurs français, chercheur au CNRS, a ainsi raté sa promotion.»
Réponse de Joël Bertrand : «L'évaluation va évoluer au CNRS», «Le conseil scientifique s'est saisi du problème, il devrait y avoir une recommandation et une bonne nouvelle à ce sujet en juin prochain (l’évaluation des chercheurs)»
Sur le classement de Shanghai, «Nous en avons d'abord été victimes, il faut qu'on en soit maintenant acteurs.»
«Le chercheur est l'un des professionnels les plus évalués ». « Or tout ne rentre pas dans un fichier Excel, il faut trouver un juste milieu et se servir des critères d'évaluation individuelle avec modération et intelligence»

Carine Petit (Senior Science Officer European Cooperation in Science and Technology)

Membre du COST (European Cooperation in Science and Technology) et de nationalité belge, Carine Petit nous a présenté sa vision extérieur de la recherche française ainsi que les inquiétudes des chercheurs français travaillant avec elle.
«La France participe beaucoup aux projets, mais les chercheurs français ne prennent pas le 'lead'. Ils sont présents mais ils sont aussi discrets. » Selon elle, on ne peut pas exclure la « barrière de la langue dans cette timidité»
«Il y a tout d'abord un problème de fragmentation de la recherche française », « Je connais deux chercheurs de l'Ifremer qui travaillent sur la même chose mais dans deux centres différents, et qui ne se connaissaient pas ! Il manque peut-être de journées thématiques en France qui permettraient aux chercheurs de se rencontrer»
«Le débat fut très intéressant et me permettra d’informer et de rassurer les chercheurs français participants dans nos projets à propos de différentes réflexions et mesures entreprises par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et par le CNRS.»
«Je considère la démarche générale de l’INSA comme extrêmement intéressante. Je suis convaincue qu’elle assure un avenir prometteur à ses chercheurs et doctorants.»

Hafid Griguer (Doctorant en Electronique des télécommunications du Groupe INSA)

Hafid Griguer nous a parlé de son expérience en France et les raisons qui l'ont motivé à venir étudier à l'INSA de Rennes :
Pourquoi la France ? «Attiré par les ressources humaines et techniques proposées à l’INSA de Rennes», «avec en plus des critères historiques et des relations sociales et humaines» et «pas de barrières de la langue»

Nous tenons à remercier l'AEF pour les citations

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