Et si on parlait un peu de notre thématique…

Vous êtes plus de 120 inscrits pour le p'tit déjeuner de la science de jeudi. Nous souhaitions donc revenir sur notre thématique et ainsi lancer le débat autour de l'intelligence émotionnelle. Vous pouvez toujours vous inscrire ici.

L’intelligence émotionnelle,

facteur d’innovation et levier de performance

des ingénieurs ?

Tout d’abord, revenons sur les faits. La découverte de l’intelligence émotionnelle repose sur les observations de l’américain Joseph Ledoux (New York University) en 1990. Par la suite, une théorie de l’intelligence émotionnelle a été développée par Peter Salovey (Yale) et John Mayer (New Hamshire University). En 1995, Daniel Goleman popularisa ce concept grâce à son best-seller mondial (3.000.000 d’exemplaires vendus dans plus de 30 langues) : L’intelligence émotionnelle. Accepter ses émotions pour développer une intelligence nouvelle. Il lui donnera une suite sous le titre L’intelligence émotionnelle No 2. Cultiver ses émotions pour s’épanouir dans son travail.

Ces auteurs s’accordent sur le fait que les émotions doivent faire l’objet d’un travail sur nous-mêmes et que nous pouvons apprendre/travailler à les maîtriser. Ils définissent également l’intelligence émotionnelle comme une composante importante de l’intelligence globale qui, si elle est associée à l’intelligence intellectuelle (mesurée par le Quotient Intellectuel), rend plus « efficace » les individus, que ce soit dans la vie privée ou professionnelle.

L’intelligence émotionnelle, comme son nom l’indique, s’intéresse aux émotions. Selon René Descartes, une émotion est une "réaction psychologique et physique à une situation". Il convient donc de savoir les maîtriser dans notre vie de tous les jours compte tenu de leur caractère irrationnel dans des moments d’émotions intenses : colère, rage, jalousie, peur…

Cette faculté de réguler ses émotions et de comprendre celles des autres permet d’améliorer le climat émotionnel et relationnel dans un groupe d’individus, impactant ainsi leur productivité. Nous parlons de productivité, dans le sens où les émotions sont un carburant essentiel du bien-être des individus, de leur relation entre eux et de leur efficacité dans leur travail.

Une étape importante au développement de l’intelligence émotionnelle est de cesser de voir les émotions comme des ennemis et d’apprendre à les connaître, à les apprivoiser pour mieux réagir face à une situation de stress intense.

On comprend ainsi mieux pourquoi il est essentiel de travailler aussi bien notre capacité d’analyse, et notre esprit de synthèse qui constituent notre intelligence intellectuelle que la maitrise de nos émotions qui caractérise notre intelligence émotionnelle, afin de maximiser notre épanouissement personnel mais aussi nos rapports avec les autres.

Les ingénieurs, compte tenu des défis qu’ils doivent résoudre, sont doués d’une capacité d’analyse et de synthèse avancée. Mais il est également important pour un ingénieur d’avoir une sensibilité intellectuelle bien développée, pour appréhender le travail en équipe et les relations avec ses partenaires, mais aussi à répondre à des problématiques plus créatives.

Au regard de ces observations, nous pouvons dire qu’il faut intégrer ce développement de l’intelligence émotionnelle dans l’éducation des individus, afin, comme le dit M. Alain Storck, de "réconcilier nos deux cerveaux, rationnel et émotionnel".

Quel rôle la formation peut-elle jouer dans le développement d’une intelligence émotionnelle, dont l’intégration permet une meilleure compréhension du monde ? Comment cette intelligence peut-elle être mobilisée dans le développement de la capacité des ingénieurs à manager ? Comment intervient-elle dans la prise de décision ? En quoi constitue-t-elle un facteur propice à l’innovation ? Telles sont quelques questions qui seront abordées lors de la conférence.

Vous l’aurez compris, le débat est lancé, alors rendez-vous jeudi à partir de 8h00 au Palais de la découverte pour ce P’tit Déjeuner de la Science. (inscrivez-vous)